Sotheby’s a engrangé 1,33 milliard de ventes sur la période, un record historique pour la maison reprise par Patrick Drahi, avec 96 % des lots vendus, des enchérisseurs de 48 pays différents (la pandémie a favorisé l’achat à distance !) et des records significatifs, dont un Number 17, 1951 de Jackson Pollock parti à 53 millions de dollars. Christie’s a de son côté dépassé 1,1 milliard de dollars (dont 332 millions pour la collection Cox) avec 31 records : pour Caillebotte – le plus médiatisé –, mais aussi pour une œuvre sur papier de Van Gogh (Meules de blé à 31 millions de dollars), Lee Bontecou, Lee Krasner, Suzanne Valadon (380 000 dollars pour un Nu à la draperie) ou encore Kenny Scharf. Malgré la mauvaise surprise du Bacon au montant garanti, qui, à 33 millions de dollars, n’a pas atteint son estimation basse de 35 millions, Phillips s’est aussi aligné sur cette dynamique en signant le 17 novembre la plus belle vente de son histoire, avec 139 millions de dollars. Les chiffres des œuvres adjugées sont donnés au prix marteau, d’après les données compilées par artprice.
46 000 000 $ (Christie’s, 11 novembre)
Caillebotte dans la cour des grands
Connu pour avoir défendu ses collègues impressionnistes et avoir enrichi les musées français d’un fastueux legs (difficilement accepté, certains peintres académiques comme Gérôme n’y voyant qu’un ramassis « d’ordures »), Gustave Caillebotte était plutôt vu comme un dilettante doué (il peindra peu après son 35e anniversaire, s’adonnant à ses autres passions comme la voile, et mourra jeune, à 45 ans) ou un second couteau, à côté des ténors Monet, Renoir ou Pissarro. Ce statut, déjà battu en brèche depuis l’an 2000 (quand l’Homme au balcon a fait 13 millions de dollars chez Christie’s), est totalement caduc avec cette adjudication (analysée dans le QDA du 15 novembre). L’acheteur donne une aura supplémentaire à la performance…