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Art Cologne de retour, malgré la flambée épidémique

Art Cologne de retour, malgré la flambée épidémique
Série « I am not just a faggot, I am a faggot like...» de Soufiane Ababri, sur le stand de la galerie Dittrich & Schlechtriem, Art Cologne 2021
Photo Marine Vazzoler.

Alors que ce 17 novembre la barre des 50 000 contaminations par jour était franchie en Allemagne, Art Cologne (jusqu'au 21 novembre) était inaugurée au parc des expositions avec 150 participants, issus de 20 pays. Grâce au plan de soutien du secteur culturel, « Neustart Kultur », la foire a reçu une aide entièrement transférée aux exposants, qui ont ainsi bénéficié d'une réduction de 34 % sur le prix du stand. Enthousiastes à l'idée de retrouver l'événement, après une édition 2020 annulée, les organisateurs restaient cependant vigilants mercredi après-midi. Port du masque et gel hydroalcoolique sont de rigueur et la « règle des 3 G » en vigueur : seules les personnes « vaccinées, guéries ou testées » (Geimpfte, Genesene, Getestete) sont autorisées à visiter la foire. « C'est étonnant de voir autant de monde alors que les taux d'incidence du Covid-19 sont élevés en Allemagne », observe-t-on sur le stand de Thaddaeus Ropac. Habituée de la foire, la galerie autrichienne présente une sélection d'œuvres d'Arnulf Rainer, Alex Katz, Georg Baselitz ou encore Antony Gormley à des prix compris entre 75 000 et 1,3 million d'euros. La galerie Karsten Greve donne elle aussi un bon aperçu des artistes qu'elle représente (Pierrette Bloch, Cy Twombly ou Lucio Fontana) et avait déjà cédé, quelques minutes après l'ouverture de la preview, une sculpture de Leiko Ikemura.

Dans les allées aérées, on observe beaucoup de peintures et quelques piliers berlinois comme Spruth Magers et Nagel Draxler. Avec un focus sur des artistes jeunes, le stand de la galerie dittrich & schlechtriem attire particulièrement l'attention. Plusieurs œuvres de Soufiane Ababri, dont la série « I am not just a faggot, I am a faggot like...» (24 000 euros l'ensemble), y sont accrochées non loin des peintures de Bernhard Martin (16 000 euros pour les plus petits formats) et de la sculpture-tétine rose bonbon de Thomas Liu Le Lann (14 200 euros). « Il n'y a pas beaucoup de Français », note de son côté Magali Taureilles de galerie/multiples. Pour sa première participation à la foire, la galerie parisienne présente des œuvres entre 2500 et 14 000 euros (Mara Fortunatovic, Cécile Bart, Stéphane Calais et Louis Granet) et des peintures d'une artiste originaire de Cologne, Regine Kolle. « C'est une foire très importante et de qualité, poursuit Magali Taureilles. La galerie a quelques collectionneurs allemands et il nous semblait intéressant de se recentrer sur ce noyau européen. » L'ambiance est plus feutrée dans la partie « moderne », où la galerie Valentien, de Stuttgart, présente sur son stand plusieurs tableaux d'Otto Dix dont Arbeiter mit Braut (1922) pour 148 000 euros. 

Vue du stand de Gilles Drouault, Galerie/Multiples avec des oeuvres de Regine Kolle et Mara Fortunatovic, Art Cologne, 2021
Vue du stand de Gilles Drouault, Galerie/Multiples avec des oeuvres de Regine Kolle et Mara Fortunatovic, Art Cologne, 2021
© Regine Kolle/Adagp, Paris, 2021/Photo Marine Vazzoler.
Otto Dix, Arbeiter mit Braut, 1922, galerie Valentien, Art Cologne, 2021
Otto Dix, Arbeiter mit Braut, 1922, galerie Valentien, Art Cologne, 2021
© Otto Dix/Adagp, Paris, 2021/Photo Marine Vazzoler

Article issu de l'édition N°2275