Musée du Luxembourg
Vivian Maier, lumineuse découverte
En 2007, plus de 120 000 images photographiques, films super 8 et enregistrements refont surface. C’est la vie et le regard d’une modeste gouvernante américaine d’origine française qui sont révélés. Vivian Maier (1926-2009) est rapidement hissée au rang des maîtres de la Street Photography, aux côtés de Robert Frank ou Diane Arbus. L’exposition présente documents et archives inédites, clichés en noir et blanc et en couleurs, la touche Maier mêlant subtilement sophistication esthétique et émotion.
Jusqu’au 16 janvier 2022
19, rue de Vaugirard, 75006
museeduluxembourg
Fondation Henri Cartier-Bresson
John Coplans, le corps dans tous ses états
En gros plan, une main plissée, un genou ridé, le bassin d’un homme nu. Cadrage très resserré sur le corps, sa peau, ses poils, sans concession, avec ses tensions, ses frictions, ses plis, au point que la chair se contorsionne. Le photographe britannique ne montre jamais son visage, uniquement son corps fragmenté, réagencé, voire combiné. D’abord critique d’art et directeur de musée, John Coplans (1920-2003) ne s’adonne à la photographie qu’à 60 ans, nous en livrant une des formes les plus étranges, expressives et obsessionnelles.
Jusqu’au 16 janvier 2022
79, rue des Archives, 75003
henricartierbresson.org
Centre Pompidou
Voir double
Explorant la notion de reproduction, « L’image et son double » présente une soixantaine d’œuvres historiques et contemporaines d’une vingtaine d’artistes internationaux. Elle alterne grands classiques – Man Ray, Pierre Boucher, etc. – et redécouvertes, notamment des artistes ayant expérimenté avec des scanners et des photocopieuses, tels Timm Ulrichs, en référence au livre de Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique.
Jusqu’au 13 décembre
Place Georges-Pompidou, 75004
centrepompidou.fr
Maison européenne de la photographie
Un demi-siècle de Fosso
Première rétrospective française dédiée au Camerounais Samuel Fosso, l’exposition dévoile une pratique foisonnante autour de l’autoportrait et de la performance. L’artiste, qui débuta comme photographe de studio à Bangui en Centrafrique dans les années 1970, dévoile près de 50 années de création. Les 300 tirages noir et blanc et couleur illustrent son appétence pour la sérialité et son goût du travestissement pour mieux traverser les frontières sociales et géographiques de son époque.
Jusqu’au 13 mars 2022
14, rue de Fourcy, 75004
mep-fr.org
Pavillon Comtesse de Caen
Annie Leibovitz primée
Cette année, l’heureuse lauréate du prix de photographie de l’Académie des Beaux-Arts – William Klein n’est autre que la célèbre Annie Leibovitz. La photographe américaine a commencé à couvrir les bouleversements politiques et culturels des années 1970, avant d’aborder ses portraits iconiques de personnalités phares des dernières décennies. Elle n’hésite pas à présenter des photographies de ses amis et de sa famille, conférant à l’ensemble de son travail une dimension plus intime.
Jusqu’au 5 décembre
Institut de France, quai de Conti, 75006
academiedesbeauxarts.fr
Le Bal
Wang Bing, être là
En vingt films et autant d’années pour les réaliser, le cinéaste Wang Bing a construit une œuvre radicale et engagée. Celui qui a filmé pendant des heures les exclus du miracle économique chinois, avec la disparition du plus grand complexe sidérurgique ou le quotidien de prisonniers, s’interroge aussi sur l’errance d’un homme solitaire croisé au bord d’une route. Sans revendiquer un discours politique, Bing s’attache à ne jamais oublier la vie des anonymes de son pays, dans des films bouleversants d’humanité.
Jusqu’au 14 novembre
Impasse de la Défense, 75018
le-bal.fr
Maison Robert Doisneau
Igor Mukhin, back in the USSR
Photographe des contre-cultures, Igor Mukhin, 60 ans, ausculte depuis les années 1980 les bouleversements socio-politiques de la Russie. Passionné de rock et de punk, il a débuté sa carrière en documentant les dernières années de la guerre froide, tout en fréquentant l’underground culturel. Depuis la chute de l’URSS, il poursuit sa mission de témoin des évolutions de sa ville, Moscou. Ses clichés noir et blanc révèlent les instants de vie d'une jeunesse rebelle en quête de libertés, la décrépitude du modèle soviétique, et les tensions qui régissent son pays aujourd'hui.
Jusqu'au 9 janvier 2022
1, rue de la Division du Général Leclerc, 94250 Gentilly
maisondoisneau.grandorlyseinebievre.fr
Musée Picasso
Picasso crève l'écran
C'est à l'homme plutôt qu'à l'œuvre que s'intéresse cette exposition, consacrée aux apparitions du maître espagnol devant la caméra. Extraits de documentaires et projets cinématographiques éclairent des pièces de la collection et dévoilent processus créatif d'un artiste infatigable, ainsi que la personnalité enjouée d'un père de famille dont on connaît bien l'hédonisme. Le parcours est structuré en deux temps : une traversée des lieux ayant marqué Picasso des années 1930 à 1960 et une plongée dans l'atelier cannois de la villa La Californie, qu'il occupa de 1955 à 1961.