Lorsque Emmanuel Macron a évoqué pour la première fois une grande commande à des artistes, en plein stress du confinement, au cours d'une visio-conférence avec un certain nombre de professionnels du secteur, le 6 mai 2020, les contours en étaient tout à fait flous. Pendant un an, l'idée n'a pas émergé – enterrée a-t-on pu penser. Elle a resurgi au début de l'été (voir QDA du 23 juin 2021), avec une équipe pluridisciplinaire et la volonté affichée de casser les codes de la commande classique. À la barre, en tant que président du comité de sélection, Bernard Blistène a pu s'y consacrer à fond, ayant à peine quitté son poste de directeur du musée national d'Art moderne et n'ayant pu convaincre le jury de Kanal-Centre Pompidou de le choisir pour un mandat bruxellois. D'où, peut-être, son envie de frapper un grand coup pour faire un « portrait du temps » et établir une « sorte de territoire élargi de la création contemporaine » en mêlant les disciplines et en inversant la méthode habituelle. Car, plutôt que de demander aux artistes de s'adapter à un lieu ou à un programme prédéfini, ce sont les candidats – dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt ouvert le 28 juin et clos le 22 août – qui devaient indiquer ce qu'ils entendaient créer et pour quel emplacement.
3200 dossiers
« Nous ne savions pas combien…