C'est une deuxième vie : le prix Balzac, attribué jusqu'en 1990, revient sur le devant de la scène avec l'ambition de couronner une œuvre qui fait une lecture originale de la comédie humaine de notre époque. Relancé par Florence Briat-Soulié (administratrice du Cercle des amis de la Maison de Balzac) et un groupe de personnalités, s'appuyant sur un jury de 13 membres (comme dans Histoire des treize), présidé par le chanteur Bénabar (qui avait intitulé une chanson de ses débuts d'après le Cousin Pons), il vient de délivrer la première lauréate de ce nouveau cours. Il s'agit d'Aglaé Bory, une photographe qui examine les franges de notre société : elle s'est aussi bien intéressée aux filles de Medellin, soumises au diktat d'un corps féminin normé à l'extrême, qu'aux exilés, ballottés sur les routes du monde, notamment à ceux qui avaient échoué dans la sinistre jungle de Calais. Comme dans cette image primée, elle trouve en chacun de ses sujets, même déboussolé, même déraciné, sa part d'humanité. Choisie parmi 10 finalistes (dont Elsa & Johanna, Lydia Flem et Samuel Gratacap), Aglaé Bory inaugure cette nouvelle version du prix sous le signe de la photographie – une façon de rappeler que Robert Doisneau avait été lauréat en 1986. Dès l'année prochaine, le prix, qui se veut multidisciplinaire, mettra aux prises d'autres artistes : les chefs cuisiniers. Ils devront proposer leur interprétation personnelle de l'univers de l'écrivain qui, on le sait, avait un solide coup de fourchette...
La photographie lauréate est exposée à la Maison de Balzac, du 9 au 24 novembre.
prixbalzac.com