Auprès des habitués, le constat semble unanime : Artissima n'est pas une foire comme les autres. Depuis sa création en 1994, la manifestation n'a jamais cherché à imiter les géants tels que Frieze ou Art Basel, et a réussi à s'imposer de son propre droit dans un écosystème mondial de foires de plus en plus saturé et uniformisé, grâce à un positionnement très curatorial. Inutile cependant de s'attendre à des transactions mirobolantes ou à des stands razziés dès le premier jour : les galeries le savent bien, et ce n'est d'ailleurs pas l'enjeu. « C'est un rythme plus calme, les gens prennent le temps pour discuter et reviennent plusieurs fois sur le stand », explique Hector Sanz Castaño, directeur de la galerie mor charpentier (membre depuis cette année du comité de sélection). Ce dernier avait, dimanche, cédé plusieurs pièces de Rossella Biscotti, Lawrence Abu Hamdan, Saâdane Afif, Nohemì Perez et Lara Almarcegui. Habituellement comprise entre 30 000 et 40 000 personnes (majoritairement des Italiens, mais aussi Suisses et Français), la fréquentation était visiblement impactée cette année par la crise sanitaire. Une conséquence dont Ilaria Bonacossa, directrice de la foire, retient l'aspect positif : « Nous savons tous que les grandes foules dans les allées ne sont pas synonymes de bonnes ventes. Elles empêchent parfois même au contraire les galeristes de travailler correctement ! », signale-t-elle. Le rendez-vous n'a de toutes façons jamais misé sur la quantité, mais plutôt sur la qualité : les prix accessibles des stands encouragent en…
Artissima résiste grâce aux collectionneurs
Malgré des ventes moins dynamiques que d'habitude, la 28e édition de la foire turinoise, qui s'est déroulée du 4 au 7 novembre à l'Oval Lingotto, continue à attirer un public spécialisé et friand de découvertes.