Sans les prêts américains – qui n’ont pu être prolongés à cause de la pandémie, l'exposition ayant été initialement programmée pour une date antérieure – ce ne sont pas moins de 94 œuvres de Caillebotte (près de 20 % de son corpus) qui se déploient sur les murs de la Fondation Gianadda, à Martigny. Un riche parcours orchestré par l’historien d’art Daniel Marchesseau autour de deux chefs-d’œuvre : les Raboteurs de parquet (1875) et le Pont de l’Europe (1876). On retrouve les teintes ténébreuses – proches d’un Manet – des portraits et des scènes de genre, les jeux vibrants d’ombre et de lumière des vues de régates et des paysages de la Seine au Petit Gennevilliers (où l’artiste avait sa maison) et, plus inédit, un bel ensemble de peintures florales qui transposent sur la toile la passion de Caillebotte pour l’horticulture. Capucines, dahlias, roses, glaïeuls, chrysanthèmes – qui bordaient les allées du parc de la propriété familiale d'Yerres, presque inchangée aujourd’hui – s’épanouissent sous sa touche impressionniste, aux allures parfois japonisantes. La majorité des toiles provenant de collections privées européennes, cette exposition réserve de belles découvertes.
« Gustave Caillebotte, impressionniste et moderne », jusqu’au 21 novembre à la Fondation Gianadda.
gianadda.ch