« Faz escuro mas eu canto » (il fait sombre mais je chante, en traduction libre) : ces vers du poète amazonien Thiago de Mello donnent le ton de cette 34e Biennale, qui affirme les possibilités de l’art face au chaos. Dès l’arrivée au milieu du vaste parc tropical d'Ibirapuera, le visiteur lit donc ces mots. Prisonnier pendant la dictature militaire (1964-1985), exilé au Chili, en Argentine, puis au Portugal, en France et en Allemagne, Thiago de Mello, 95 ans, vit aujourd’hui dans sa ville natale, Barreirinhas, en Amazonie. « Nous ne pouvions imaginer que cette obscurité serait si vive à partir de 2019, avec les feux de forêt, les assassinats, le racisme et maintenant ce virus », décrit le curateur Paulo Miyada. Le nom de l’actuel chef de l’État est dans toutes les têtes, mais n’est prononcé à aucun moment lors de la conférence de presse qui précède…
Biennale de São Paulo : un retour aux origines indigènes ?
Pour son 70e anniversaire, le plus grand événement artistique de la mégapole sud-américaine, qui attend un million de visiteurs, met en avant les artistes afro-brésiliens.