Le Quotidien de l'Art

Paris retrouve le goût de la foire

Paris retrouve le goût de la foire
Vue du Palais Éphémère lors de la Fiac 2021.
Photo Marc Domage.

Après les bonnes performances d'Art Paris au début septembre, la semaine de la FIAC et des événements satellites confirme que les foires ne sont pas si démodées qu'on a voulu le prétendre.

De la part des autorités, c'est une véritable déclaration de triomphe : la 47e édition de la FIAC, qui a ouvert mercredi aux collectionneurs et fermé ses portes dimanche à 19h, a été un « immense succès », marqué par des « ventes exceptionnelles » et le « retour des galeristes, collectionneurs, institutions et visiteurs du monde entier ». Si elle a accueilli 46 655 visiteurs, soit une baisse notable par rapport à 2019 (74 580 entrées) et moins aussi que les 72 000 entrées d'Art Paris, cela tient à la fois au nouvel équipement – Grand Palais Éphémère –, à la suppression du vernissage et au choix d'une jauge contraignante. Pour Jennifer Flay, la directrice, l'essai est plus que concluant. « L’écosystème culturel en France est extrêmement fort et attractif avec des institutions publiques et des fondations privées qui procurent une richesse inégalable à la vie culturelle parisienne et un marché de l’art qui connaît un élan formidable comme en témoigne l’arrivée ou l’expansion de galeries internationales majeures. Plus que jamais, Paris et la FIAC étaient la destination culturelle de l’automne ! » Si le succès semble confirmé par les témoignages des exposants, on doit cependant apporter quelques bémols, avec notamment des failles de la sécurité : au moins deux galeries ont été victimes de déprédations et de vols dans la soirée du jeudi au vendredi.

Trophées millionnaires

En termes de ventes, les performances sont satisfaisantes chez les grandes enseignes. Alors que le ticket moyen dépassait rarement le million, les œuvres au-dessus de ce seuil se sont multipliées, avec un Rauschenberg à 2,8 millions d'euros chez Ropac (qui a aussi cédé un Baselitz à 1,2 million), un George Condo à 1,5 million de dollars chez Hauser & Wirth (pour une fondation française), un Alice Neel à 1 million de dollars chez Xavier Hufkens, deux tableaux à plus d'un million chez Prazan, etc. La tranche inférieure a été aussi nourrie avec, par exemple, une peinture à la poudre de charbon de Glenn Ligon à 500 000 dollars chez Chantal Crousel ou un Kehinde Wiley du même montant chez Daniel Templon, qui faisait état au dernier soir de « l'une des meilleures FIAC de ces dix dernières années ». Samia Saouma, chez Max Hetzler, reconnaissait « beaucoup de ventes conclues, notamment quatre grands tableaux de Tursic et Mille, un Copley vendu à un musée allemand, un Edmund de Waal à un musée hollandais, un Albert Oehlen à un collectionneur européen. » Plus que les hauts prix, c'est le nombre de ventes qui semble marquant. Ceysson & Bénétière fait état d'une cinquantaine de…

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