Le musée des Ursulines, installé dans un ancien couvent mâconnais (Bourgogne-Franche-Comté), consacre jusqu'au 24 octobre sa toute première rétrospective française au peintre vietnamien Mai-Thu (1906-1980). Une exposition à la charge symbolique forte, puisque c'est à Mâcon que le jeune peintre, élève aux beaux-arts d'Indochine à Hanoï, se trouve démobilisé en 1940 après s'être engagé auprès de l'armée française. Artiste récemment redécouvert, il a pourtant marqué durablement le paysage mâconnais : ses portraits des familles locales continuant d'orner les salons de la ville. En partenariat avec le musée Cernuschi et avec l'aide de la fille de l'artiste qui ouvre ses archives, le musée a réuni près de 140 œuvres, dont une majorité jamais exposée, retraçant le parcours atypique de Mai-Thu. Considéré comme l'un des pionniers de la peinture moderne vietnamienne, il est admiré pour ses sujets et sa technique, synthèse entre Orient et Occident. Son séjour à Mâcon est une période charnière : l'artiste abandonne la peinture à l'huile pour la peinture sur soie, et développe un univers poétique s'inspirant de la tradition du Vietnam d'avant-guerre.
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