Un titre qui rime avec énigme, issu du grec paradeigma signifiant « exemple », utilisé en grammaire comme mot-type servant de modèle pour une déclinaison ou une conjugaison. Ainsi nommée, cette gravure de l’artiste britannique Jenny Robinson fascine par la virtuosité de sa composition et de son exécution. Inspirée par la vision de la structure dénudée d’un hangar réduit à l’état de squelette à San Francisco, l’œuvre naît de la reproduction d’un simple segment du géant de métal déconstruit, puis reconstruit et déployé dans un enchevêtrement de traits gravés à la pointe sèche et imprimés à de multiples reprises sur du Gampi, papier japonais aussi résistant qu’aérien. « La silhouette flottante de Paradigm invite le spectateur à comprendre l’image comme la représentation d’un objet réel et à se demander ce qu’il est, ce qu’il fait là, qui l’a construit », explique Jenny Robinson, lauréate en 2019 du prix de gravure Mario Avati - Académie des Beaux-Arts. Ses thèmes de prédilection sont inspirés par les constructions métalliques qu’elle observe dans les régions du monde qu’elle sillonne, interrogée par la dualité existant entre leur force menacée dans la durée, et l’apparente fragilité du papier gravé qui leur survit.
Jenny Robinson au Pavillon Comtesse de Caen du Palais de l’Institut de France, jusqu’au 17 octobre.
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