Parmi la série de révélations des « Pandora Papers » – cette fuite de données faisant état de l'évasion fiscale profitant à des milliers de personnes (10 000 milliards d'euros d'actifs offshore répartis sur 84 millions de comptes bancaires) –, celles concernant les personnalités du milieu de l'art font peu à peu surface. Parmi elles, Douglas Latchford, trafiquant d'antiquités khmères aujourd'hui décédé, avait été épinglé par la justice américaine, et sa famille avait annoncé restituer au Cambodge les biens pillés. Or, les « Pandora Papers » montrent que peu après le début des investigations, les Latchford avaient établi deux trusts dans l'île de Jersey, conservant notamment des sculptures (dont une, estimée à plus d'1,5 million de dollars, fait partie de la liste des biens volés). D'autres pièces se trouvent aujourd'hui dans de grands musées auxquels elles ont été léguées ou ont été cédées à d'autres collectionneurs privés, et restent introuvables. Également dans le viseur, Thirukumar Nadesan et Nirupama Rajapaksa, personnalités politiques sri-lankaises qui ont utilisé l'une de leurs sociétés-écrans pour acheter pour 1 million de dollars d'œuvres, stockées au port franc de Genève, ou encore le collectionneur et magnat indien du diamant Nirav Modi (aujourd'hui en prison pour fraude).