Le portrait au fusain de Pierre Matisse par Dubuffet témoigne de l’amitié qui liait le peintre au marchand d’art. Le fils cadet de Matisse est une figure essentielle, bien que peu étudiée, qui éclaire la percée de l’art moderne européen aux États-Unis. Le Musée Matisse de Nice (dont il fut dès l’origine un artisan) retrace 50 ans de vie de sa légendaire galerie qu’il ouvre en 1931 au 17e étage du Fuller Building à Manhattan. Près de 300 expositions ont habillé ses cimaises et favorisé l’entrée de chefs-d’œuvre dans les collections américaines. Miró, De Chirico, Calder, Derain, Dubuffet, Giacometti mais aussi Wifredo Lam et Roberto Matta. Des personnalités reflétées dans les 15 prêts exceptionnels du Centre Pompidou (issus de la Dation Pierre Matisse de 1991). « Pierre Matisse défend l’art européen qu’il pense aussi comme un combat pour le sauver du fascisme », souligne Claudine Grammont, directrice du musée, en évoquant l’exposition Artists in Exile qui se tient en 1942. Une plongée fascinante dans le goût du marchand, qui voyait, selon Balthus « comme le fils d’un peintre ».
« Pierre Matisse, un marchand d’art à New York » au musée Matisse de Nice, jusqu’au 4 octobre.
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