La question taraudait depuis deux ans les experts du marché. Qui de Christie’s, Sotheby’s ou Phillips se verrait confier la mirifique collection du magnat new-yorkais de l’immobilier Harry Macklowe et son ex-épouse Linda ? L’écurie Patrick Drahi a décroché de haute lutte la timbale, soit 65 œuvres estimées autour de 600 millions de dollars, qui seront dispersées en novembre 2021 et mai 2022. Au menu notamment quelques trophées, comme le Nez de Giacometti, estimé 60-80 millions de dollars, Nine Marylins d’Andy Warhol (40-60 millions de dollars) et un Rothko de 1951, évalué autour de 60-80 millions de dollars.
L’affaire commence en 2016, quand le magnat de l’immobilier annonce à son épouse qu’il veut la quitter. L’octogénaire a rencontré Patricia Landeau, une femme d’affaires française, de 18 ans sa cadette, présidente de l’association des Amis français du musée d’Israël. Au terme d’un divorce aussi houleux que médiatique, les Macklowe se partagent en 2019 une partie des biens amassés en près de 60 ans de vie commune. À Linda le luxueux appartement au Plaza Hotel, estimé 72 millions de dollars. A Harry le yacht de 23,5 millions de dollars et la collection de voitures anciennes. Restait l’épineuse question de la collection de 150 œuvres, évaluée à près d’un milliard de dollars en 2015 par Christie’s. Linda Macklowe, qui fut trustee du Guggenheim et du Metropolitan Museum, récupère pour 39 millions de dollars d’œuvres. Mais le couple ne parvient pas à s’accorder sur la valeur des 65 pièces les plus précieuses. La juge Laura Drager en ordonne alors la vente pour solder le divorce. Les trois principaux auctioneers sont sollicités en janvier 2020, à charge pour Michael Findlay, un ancien de Christie’s et directeur de Aquavella Galleries, de jauger leurs propositions et superviser la dispersion.