Sous l'impressionnante charpente en berceau qui évoque une coque de bateau renversée, Sitting Bull en prière implore le ciel d'offrir ses bonnes grâces. Dos au chef suprême de la tribu indienne des Sioux, ses compagnons d'armes affrontent, féroces, le 7e régiment de cavalerie du général Cluster et l'armée fédérale des États-Unis en 1876. « C'est une redécouverte extraordinaire de l'œuvre d'Ousmane Sow (1935-2016) », s'émeut la commissaire de l'exposition Béatrice Soulé, qui fut la compagne du sculpteur sénégalais. Après le succès de l'exposition de l'ensemble sculptural, La Bataille de Little Bighorn (achevée en 1999), sur le pont des Arts en 1999 à Paris (3 millions de visiteurs en trois mois) aux côtés des séries africaines Masaï (1998), Zoulou (1991) ou encore Peulh (1993), l'œuvre magistrale de l'artiste reprend vie, cette fois-ci loin de la capitale. Perchée à plus de 1000 mètres d'altitude au sein du village fortifié de Mont-Dauphin, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, la Bataille incarne la force visionnaire du sculpteur qui entame la matière sans modèle. « Avec cette fresque humaine, l'artiste continue son exploration de la victoire des faibles sur les puissants », explique Béatrice Soulé. L'œuvre d'Ousmane Sow sera exposée pendant 10 ans, nouant ainsi des liens inédits avec l'histoire de Mont-Dauphin et de ses fortifications.
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