Zeid el-Amine a ouvert en mars dernier sa galerie dans le quartier de Gemmayzé, baptisée Août Gallery. Son nom évoque la catastrophe du port de Beyrouth, survenue le 4 août 2020, quand plusieurs centaines de tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé, pulvérisant la moitié de la ville. « J’avais depuis la fin de mes études le projet d’ouvrir une galerie d’art, mais j’envisageais de m’établir aux Émirats ou en Europe », relate Zeid el-Amine, 26 ans. Mais le 4 août a tout changé. Son père, qui vivait à Gemmayzé, l’un des quartiers dévastés, figure parmi les quelque 250 victimes qui y ont perdu la vie. « J’ai alors décidé de rester au Liban et de m’installer à quelques rues de là où mon père avait été tué. Pour moi, cet espace est sacralisé même si c’est douloureux d’y revenir. Y être présent ici me paraît indispensable », ajoute-t-il.
L’ouverture de ce nouvel espace reste cependant un cas isolé. À Beyrouth, le monde de l’art panse ses plaies. « Avec…