C'est un petit cours de yin et de yang, de scepticisme et de pensée positive. Dans la grande halle du Centquatre, 60 escabeaux à double face présentent un monde manichéen : noir d'un côté, il synthétise tout le mal que l'homme excelle à infliger à la planète ; en couleur de l'autre, il esquisse des solutions pour un avenir durable. Cette sorte d'assemblée populaire sans parole, qui rappelle la rage de l'atelier populaire des Beaux-Arts en mai 68, est une œuvre collaborative : y ont contribué l'agence d'architecture Encore Heureux, l'École urbaine de Lyon et l'artiste Bonnefrite. Alimenté par des données concrètes de l'empreinte humaine sur l'environnement (diminution de 75 % de la biomasse des insectes volants en 27 ans ; 10 millions de tonnes de nourriture à la poubelle chaque année en France ; 10 millions de tonnes de plastique chaque année en mer ; 212 militants de l'environnement assassinés dans le monde en 2019), l'exercice incite à la réflexion. Une salle recueille donc les post-its des visiteurs, nous enfonçant encore davantage dans la déprime ou offrant au contraire quelque lueur d'espoir...
« Énergies désespoirs » au Centquatre, jusqu'au 29 août.
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