Peut-on bâtir des expositions différentes avec quasiment les mêmes oeuvres ? Oui, comme en atteste « Panorama », rétrospective de Gerhard Richter organisée d'abord à la Tate Modern à Londres, puis à la Neue Nationalgalerie de Berlin, et aujourd'hui au Centre Pompidou à Paris. L'étape parisienne conforte les allers-retours incessants du peintre allemand entre figuration floutée et abstraction plurielle, mis en exergue dès le coup d'envoi londonien (lire notre édition du 7 novembre 2011). Mais plutôt que d'agencer les oeuvres en séquences chronologiques dans une suite de salles rectangulaires, comme s'y était attelée la Tate Modern, l'établissement parisien a préféré le registre plus fluide du chrono-thématique, agencé dans une salle triangulaire jouant de perspectives multiples, épousant parfaitement le va-et-vient de Richter entre les différentes pratiques. Le dispositif conçu par la commissaire Camille Morineau offre un parcours autrement plus aéré qu'outre-Manche. Mais la scénographie, parfois trop…