Le Fumoir aux Palmiers a créé l'événement chez Phillips le 30 juin dernier, à Londres, lors de la vente de design. Si cette boiserie composée de 27 panneaux laqués aux vibrations grises, argentées et noires est passée quatre fois sur le marché depuis le décès de sa commanditaire, Colette Aboucaya (1896-1996), elle demeure un chef-d'œuvre de l'Art déco réalisé par Jean Dunand avec le décorateur Gérard Mille entre 1930 et 1936. Cette pièce d'une vingtaine de mètres carrés prenait place dans son appartement de la rue de Monceau, non loin des Camondo ou des Ephrussi. Classée Trésor national par l'État français en 2011 lors de la vente du château de Gourdon, où elle fut adjugée 2,2 millions d'euros, elle s'est cette fois envolée à 3 289 500 livres (3 826 346 euros), un record pour l'artiste. On sait juste que l'heureux propriétaire est un collectionneur européen, peut-être le même qui avait remporté en février dernier la Conquête du cheval, des panneaux décoratifs du fumoir du paquebot Normandie pour 924 000 euros sous le marteau d'Enchères Océanes. La vente Phillips a enregistré une pluie de records, pour Ron Arad, Carlo Scarpa et Katsu Hamanaka, dont la banquette, créée pour le Fumoir aux Palmiers en 1936 et acquise par Kenzo en 1997, retrouvait son décor original le temps d'une soirée. Elle a doublé son estimation basse pour grimper à 403 200 livres (469 002 euros). Cette accumulation de pièces exceptionnelles a totalisé un montant de 11,7 millions d'euros, soit la vente la plus importante de toute l'histoire du département design.
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