À la foire Arco, qui a ouvert ses portes hier matin à Madrid, les visiteurs ont droit à de l'art… et à du cochon. Tout est paraît-il bon dans le cochon. Il peut être dodu et souriant, comme dans le solo show déjanté de Mario Ybarra Jr. chez Honor Fraser (Los Angeles), ironisant sur le statut de l'artiste dans les salons, morceau de viande suspendu à un crochet avec « satisfaction garantie ». Une telle pièce aurait été idoine dans un événement mercantile où l'oeuvre d'art se consomme grossièrement. À Madrid, elle est totalement à côté de la plaque. Car le ton de la foire madrilène est grave comme l'Espagne, plongée dans une cure d'austérité. L'Arco est d'ailleurs l'une des rares plateformes aujourd'hui pour des oeuvres politiquement chargées et des artistes socialement engagés, comme Teresa Margolles chez mor.charpentier (Paris), qui recense méthodiquement les indices de la violence mexicaine. Aussi, foin de cochonnaille, trouve-t-on davantage notre compte chez…