Des mensurations impressionnantes pour un édifice érigé dans une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Et pourtant, avec ses 56 mètres de hauteur revêtus de 11 500 blocs d’acier inoxydable captant et renvoyant la lumière, la Tour conçue par Frank Gehry ne provoque pas de danger potentiel d’éblouissement des automobilistes (d’aucuns avaient formulé cette crainte) et ne perturbe pas la vue depuis l’axe du boulevard Victor-Hugo où elle est établie. Elle est inscrite hors du cœur de ville, dans le Parc des Ateliers, friche ferroviaire de 11 hectares, sur une ancienne nécropole romaine et médiévale. Un terrain que la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) – devenue la SNCF à partir de 1938 – a exploité dès le milieu du XIXe siècle, fournissant des centaines d’emplois (elle compta jusqu’à 1800 ouvriers), pour – obsolescence oblige – en acter la fermeture définitive en 1984.
Un fonctionnement en archipel
Sans reconversion envisagée, les bâtiments ont été laissés à l’abandon, puis occupés épisodiquement par les Rencontres de la photo. En 2013, Ateliers d’Arles Immobilier, société dont Maja Hoffmann est l’actionnaire principale, se porte acquéreur auprès de la Région Provence Côte d’Azur de la plus importante partie du Parc des Ateliers, avant de racheter le solde du domaine à Actes Sud (2019). L’idée d’un grand projet culturel avait éclos dès 2004, lors de l’élaboration à Zurich de la Fondation Luma par la mécène et collectionneuse suisse, héritière des laboratoires Hoffmann-La Roche. Son objectif est alors de produire, soutenir, financer la création artistique : arts visuels, photographie, édition, documentaires et multimédia. En 2009, elle…