Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

666 fois Fosso

666 fois Fosso

On connaît des artistes obsédés par l'autoportrait : Rembrandt, Van Gogh ou Frida Kahlo. En photo, la cohorte se renforce, certains poussant la pratique jusqu'à l'obsession comme le Japonais Masahisa Fukase, vu à Arles en 2017, Cindy Sherman, Francesca Woodman ou Roman Opalka, qui prenait une photo de lui chaque jour – en même temps qu'augmentait la dose de blanc dans la suite de chiffres qu'il composait inexorablement. Samuel Fosso appartient-il à cette catégorie ? L'artiste camerounais, né en 1962, n'a cessé de s'ausculter – en chef de tribu, en golfeur, en saint Sébastien, en pape... Dans ce registre, le musée du quai Branly vient d'acquérir une série majeure, SIXSIXSIX, réalisée en 2015-2016, où Fosso se présente sans attribut ni maquillage, au long de 666 autoportraits au polaroïd, qui composent un maëlstrom tourbillonnant. Le musée a fait de cet ensemble son acquisition majeure de l'année 2021 – y consacrant 600 000 euros, soit près de 50 % de son budget. Montrée une seule fois en totalité (en 2020), elle réapparaîtra partiellement dans la rétrospective de la MEP, à partir du 10 novembre. Elle rejoint au musée, qui le suit depuis plus d'une décennie, deux autres séries moins pléthoriques : « Le rêve de mon grand-père » (12 tirages entrés en 2008) et « African Spirits » (14 tirages en 2010). 

À lire aussi


Le prix Deutsche Börse à Samuel Fosso
Article abonné

Édition N°2624 / 07 juin 2023

45

Le nombre de participants au Printemps asiatique 2023

Par Jade Pillaudin


Les Amis du quai Branly : 20 ans et 53 projets
Article abonné

Article issu de l'édition N°2197