Alors qu'il prépare activement sa participation à la prochaine de Documenta de Cassel, qui ouvre début juin, Kader Attia inaugure aujourd'hui l'exposition « Construire, déconstruire, reconstruire : le corps utopique » au musée d'art moderne de la Ville de Paris. Il présente en même temps Untitled (Skyline) au Mac/Val à Vitry-sur-Seine. Entretien.
P. R. Quels sont les liens entre vos interventions au Mac/Val et au musée d'art moderne de la Ville de Paris ?
K. A. Dans l'exposition du musée d'art moderne de la Ville de Paris, il est beaucoup question de l'architecture sociale, des HLM, du projet des grands ensembles. L'oeuvre que je présente en ce moment au Mac/Val, quant à elle, dialogue incontestablement avec l'environnement architectural du lieu. C'est un musée entouré de cités.
P. R. Cette invitation parisienne n'est-elle pas liée à votre oeuvre La piste d'atterrissage ?
K. A. Si, au départ, l'exposition fait partie d'un cycle dans lequel un artiste collectionné par le musée est invité à montrer l'évolution de son travail. Je m'intéresse beaucoup au corps, aussi bien aux transsexuels, qu'à la chirurgie esthétique, et aux blessés de la guerre. J'expose dans la salle noire une dizaine d'oeuvres, des vidéos, des diaporamas et des caissons lumineux. Nous avons dialogué avec les commissaires Odile Burluraux et Jessica Castex. Elles ont découvert mon intérêt pour ce passage d'une identité sexuelle à une autre, pour…