R. A. Comment le musée Reina Sofia a-t-il réagi à la crise et à la baisse de 25 % de ses subventions cette année ?
M. B.-V. Déjà avant la crise, nous avions commencé à questionner les paramètres du musée, à repenser la collection, ses récits, à développer l'idée de collaborer avec d'autres points de vue, à mettre l'accent sur l'éducation. Quelle histoire raconte-t-on, comment pouvons-nous développer les publics ? De fait, les changements que nous avons menés ces trois dernières années avaient été préparés à l'avance. Même si voilà trois ans nous avions un budget généreux, nous avons perdu 40 % de l'argent public depuis la crise. Nous misons beaucoup sur la coproduction, c'est le mot de l'avenir. Si une exposition connaît une itinérance dans trois lieux, on économise un tiers des…