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Hôtel de Veil

Hôtel de Veil

Deux lignes de néons tirées sur cinquante mètres de large et qui s’illuminent au crépuscule, telle est l’œuvre de David Teboul, artiste et réalisateur. En hommage à Simone Veil, à laquelle l’Hôtel de Ville de Paris consacre une magnifique exposition, il a tiré d’un entretien privé avec la grande dame ce souvenir aussi fragile qu'une couche de givre. « Les arbres pour moi surtout sur la route dans certains trajets, il faisait très froid et j’ai le souvenir que ces arbres pris dans la glace, c’était l’un des rares moments où l‘on avait un sentiment de beauté. » Cette phrase bancale, trébuchante comme devaient trébucher les déportés, David Teboul l’avait exhumée déjà lors des cérémonies qui avaient accompagné le transfert de Simone Veil et de son époux au Panthéon. « Pour installer ces deux lignes de néons, il a fallu réunir 145 000 euros, consacrer quatorze jours au montage. Choisir une lumière de néon blanc particulière, nettoyer encore, avec l’accord de la mairie, toute la façade de l’Hôtel de Ville de ses calicots et autres bannières de com. » Oui, on ne s’installe pas aisément sur un bâtiment public. Il s’agit même ici d’une sorte de première. Celle-ci séduit les foules, en arrêt devant cette phrase énigmatique, surgie avec douceur des limbes d’un siècle en furie. 

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