Une joie paisible émane de la palette lumineuse de Giorgio Griffa, peintre turinois né en 1936 et longtemps passé sous les radars. Féru de musique – notamment de Bach – Griffa peint en obéissant au rythme, à l'intelligence de la matière et à son intuition, plutôt qu'à une série de critères pré-établis. Tel un shaman, l'artiste se livre à des gestes répétitifs – selon lui, ceux exécutés par l'homme depuis le Paléolithique – afin d'incanter ce qui relève du monde non physique. Chaque œuvre est une expurgation, un départ à zéro. En adoptant cette forme de « passivité mentale » ou de « concentration passive », qu'il rapproche de la philosophie zen, l'artiste, embarqué dans une transe, imprime sur des toiles de lin, coton ou jute un langage cryptique constitué de lettres, chiffres ou signes inventés. Une centaine de dessins et toiles de grandes dimensions, jamais ou peu montrés en France, nous plongent dans l'univers hédoniste de cet artiste inclassable, dont les liens à l'histoire de l'art sont nombreux – notamment à l’Arte Povera, pour l'importance accordée aux matériaux non nobles et au processus de création.
« Giorgio Griffa. Merveilles de l'inconnu » au LaM - Lille Métropole Musée d'art moderne, 59650 Villeneuve-d'Ascq
Jusqu'au 28 novembre