L’artiste anglais Thomas Heatherwick a trouvé dans New York un terrain de jeu à sa mesure. Après avoir signé la structure controversée du Vessel, une sorte de saladier géant agglomérant des volées d’escaliers au bord de l’Hudson, il vient de livrer – sur la rivière, cette fois – un parc urbain baptisé Little Island. Gratuit d’accès, la chose est composée de 280 piles de béton s’ouvrant en 132 corolles de fleurs, en hommage aux vénérables piles de bois du Pier 54 tout proche. Chaque « fleur » est plantée d’essences diverses, plus de 66 000 bulbes et 114 arbres, et un parcours sinueux et ondulatoire débouchant sur un auditorium en plein air lui donne un aspect de parc anglais tel qu’on peut en voir dans les zones d’attraction des grandes villes chinoises. Il est vrai que l’île est un fantasme de créateur et la planète en compte quelques-unes d’une artificialité légendaire, telles le Palm de Dubaï. Little Island, dessinée avec l’aide des ingénieurs d’Arup et des paysagistes de la firme MNLA, d’un coût de 260 millions de dollars supporté par la Diller-Von Furstenberg Foundation, a pour but de permettre aux citadins de « laisser la grande ville derrière eux », en abordant ce balcon à l’imaginaire certes lyrique, mais à la structure d’une lourdeur écrasante.
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