Un report de Biennale, on n'avait pas vu ça à Venise depuis 1992, quand l'édition des arts visuels avait été décalée pour tomber sur une année impaire et faciliter la célébration du centenaire en 1995. Malgré cette longue disette, les grincheux ont sorti leur arsenal habituel : « Biennale décevante », « pas assez d'architecture », « trop de virtuel ». Mais, avant même d'en faire une critique, qui est tout aussi compliquée à mener que pour sa grande sœur tant l'offre est démultipliée et variée, il convient de saluer l'exploit de l'avoir menée à bien. On dira que le décalage a donné plus de temps de préparation, mais ce n'était pas forcément un atout ! Ainsi, le pavillon belge (flamand pour cette édition puisqu'il y a alternance avec la Wallonie) a dû trouver un moyen de stocker pendant un an ses « capricci », de grandes maquettes colorées qui dressent un panorama de la création architecturale récente en Flandre, parmi lesquelles on déambule avec plaisir comme à travers une cité idéale de la Renaissance. Et les organisateurs, sous la baguette du commissaire libanais Hashim Sarkis, se sont autorisés des mises à jour jusqu'à il y a quelques mois. Ainsi du pavillon des Oiseaux, dessiné par Patrick Berger (qui a signé des œuvres aussi différentes que la Canopée des Halles, le parc André-Citroën ou la tombe de Tallien au…
La Biennale de Venise, c'est reparti !
Décalée d'un an, la Biennale d'architecture a ouvert au public samedi dernier. Derrière l'efficacité plastique de certaines installations, elle demande un effort d'immersion intellectuelle pour faire le tour du sujet, tombé à point nommé : « Comment vivrons-nous ensemble ? »