Les musées de Singapour, privés de touristes, ont trouvé un curieux moyen d'attirer l'attention : jusqu'au 11 juillet, les Singapouriennes sont invitées à photographier leur postérieur dans un photomaton installé au sein de la National Gallery, dans le cadre d'un projet de l'artiste locale Amanda Heng et en collaboration avec le Singapore Art Museum. Dans un pays réputé pour sa pointilleuse censure de la nudité, l’annonce a laissé place à l’incrédulité, déchaînant les réactions stupéfaites (ou scandalisées). Heng, artiste féministe diplômée de la Central Saint Martins à Londres, fêtera cette année ses 70 ans. Avec Singirl (projet initié dès 2006), elle questionne l’immuable vision stéréotypée de la « Singapore Girl », l’hôtesse de Singapore Airlines toujours impeccablement maquillée, coiffée et engoncée depuis 1972 dans son l’emblématique sarong kebaya dessiné par Balmain. Celles qui oseront se déculotter au musée verront leur séant immortalisé rejoindre la collection réunie en ligne par l’artiste. Le contingent fessier défilera virtuellement le lundi 9 août pour célébrer la fête nationale.
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