C'est une première à New York : la galerie Richard Taittinger rend hommage, sous le commissariat du galeriste et de Yoyo Maeght, aux artistes de la Figuration narrative, mouvement qui se caractérise – comme son nom l'indique – par un retour à la figuration, en réaction à l'art abstrait et au pop art américain. À côté des célébrités (pourtant quasi méconnues aux États-Unis) telles qu'Eduardo Arroyo, Erró, Gérard Fromanger ou encore Jacques Monory, apparaît le nom de Cybèle Varela, rare femme du groupe, rarement évoquée, même en Europe. Née en 1943 à Petropolis (État de Rio de Janeiro, Brésil), elle adopte pourtant assez tôt une démarche qui la rapproche du mouvement. Elle crée le scandale dès sa première participation à la Biennale de São Paulo en 1967, où son œuvre est retirée. L’historien et critique d’art Jean-Luc Chalumeau nous renseigne : « Elle a séjourné à Paris dans les années 70, où sa réflexion picturale sur une société qui n’est plus ouverte sur la nature a été remarquée. C’est au contraire la nature qui vient jouer dans les intérieurs, à titre d’ « ambiance », ce qu’elle traduisait par de savants jeux de reflets et de larges aplats colorés. » À côté des grandes compositions souvent très politiques d'Erró, Fromanger ou Arroyo (notamment Les derniers jours de Pompéi Madrid d'Arroyo), ses toiles plus intimistes donnent une autre vision du mouvement.
« Narrative Figuration, 60s-70s », jusqu’au 16 mai, Richard Taittinger Gallery, 154 Ludlow Street, New York.
richardtaittinger.com