Le trait est fluide et spontané, les couleurs éclatantes, les motifs bigarrés, quatre coups de pinceau suffisent à former un visage quand les aplats de couleurs débordent de l'image. Voici l'originalité du « style Dufy » qui s'essaye à réinventer la célèbre toile de Renoir, Le Moulin de la Galette. Cette aquarelle ouvre l'exposition « Le Paris de Dufy », présentée au musée de Montmartre, du 5 mars au 12 septembre 2021. Des vues de ses ateliers successifs aux monuments parisiens tapissés sur des sièges de la manufacture de Beauvais en passant par les rues de Montmartre et les quais de Seine, Paris devient un motif dans l'œuvre de Raoul Dufy (1877-1853). Une histoire qui pourtant n'a encore jamais été racontée puisque « Dufy n'est pas identifié comme un artiste de Paris », souligne Didier Schulmann, commissaire de l'exposition et ancien conservateur au Centre Pompidou. Parmi les 200 œuvres et documents de l'exposition, on retient L'Atelier de l'impasse Guelma, esquissé en 1935 et repris en 1952, symbolisant parfaitement la fusion entre forme, couleur et dessin, au cœur du travail de l'artiste. Clou de l'exposition : les dix lithographies tirées de la fresque La Fée Électricité, une des plus grandes peintures du monde, restaurée en 2020 et conservée au Musée d'Art Moderne de Paris (voir QDA du 1e novembre 2020). Réalisée en 1937, en 4 mois, la toile « célèbre l'union entre la nature et la technique » et offre une vision de la Ville lumière festive, colorée, élégante, moderne et innovante, à l'image de son dessinateur.
L'image du jour