Le Quotidien de l'Art

Les Boy Scouts vendent leurs Rockwell

Les Boy Scouts vendent leurs Rockwell
Norman Rockwell, "We, Too, Have a Job to Do", 1943", huile sur toile, 92,7 x 67,3 cm.
Courtesy Medici Museum of Art.

Face à une avalanche de procès pour pédocriminalité, les Boy Scouts of America (BSA) s'apprêtent à vendre 65 peintures de Norman Rockwell afin d'indemniser leurs victimes.

L'affaire avait éclaté en 2012, lorsque le Los Angeles Times avait révélé l'existence des dénommés « dossiers de la perversion », documents internes compilant les noms d'agresseurs et victimes présumés de l'organisation depuis les années 1940. Le constat fait froid dans le dos : pendant des décennies, l'organisation des Boy Scouts of America (BSA) aurait été le théâtre de crimes sexuels envers des mineurs, menés principalement par des moniteurs bénévoles. Un audit interne a permis d'identifier 7819 agresseurs et les 12 254 victimes concernées par les faits, intervenus entre 1944 à 2016 – auxquels il faut depuis ajouter de nouvelles accusations (environ 90 000 au total). Confrontée à une dette colossale, l'organisation a déposé le bilan le 18 février 2020 et a annoncé qu'elle créait un fonds d’indemnisation à destination de ses victimes. Afin de récolter les fonds visés (300 millions de dollars), l’organisation s’apprête à faire un « deaccessioning » de sa collection d'art, estimée à environ 130 millions de dollars et dotée de 350 pièces centrées sur la thématique du scoutisme – de Walt Disney à J.C. Leyendecker – en commençant par Norman Rockwell (1894-1978), dont elle possède 65 peintures.

Du low au high art

Que de nombreux Rockwell aient atterri chez les scouts ne relève évidemment pas de la coïncidence. L’artiste a travaillé pour les BSA…

Les Boy Scouts vendent leurs Rockwell
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Article issu de l'édition N°2137