Il y a quelques mois, cela semblait une formalité : Jean-Luc Martinez, président-directeur de l’établissement public du musée du Louvre, allait être reconduit pour le dernier mandat auquel il peut postuler (autrefois, le mandat de 3 ans était reconductible sans limitation ; depuis 2015, un premier mandat de 5 ans peut être suivi au maximum de deux mandats de 3 ans). En quelques semaines, le vent a tourné et Martinez qui vient de confirmer (notamment dans un entretien accordé le 11 mars à Paris Match) qu’il postulait à sa propre succession, navigue désormais dans des eaux moins favorables, à moins d’un mois de la décision. Celle-ci doit intervenir par décret en conseil des ministres (signé par le président de la République, le Premier Ministre et la ministre de la Culture. Les deux précédentes nominations ayant été entérinées les mercredi 5 avril 2013 et 4 avril 2018, et son mandat s’achevant le mardi 13 avril 2021, tout se jouera dans l’un des trois prochains conseils des ministres.
Abu Dhabi et Liévin
Archéologue, spécialiste de sculpture grecque, membre de l’Ecole française d’Athènes de 1993 à 1996 (et actuel président de son conseil d’administration), Jean-Luc Martinez n’avait a priori pas les atouts pour diriger une administration aussi tentaculaire que le Louvre (2300 employés). Il a montré une capacité à conclure des projets majeurs qui n’étaient qu’ébauchés à son arrivée. Le premier est la concrétisation du Louvre Abu Dhabi, inauguré en novembre 2017 en présence d’Emmanuel Macron, qui a donné au Louvre (si l’on excepte le cas particulier d’Atlanta) son premier établissement frère et conforté…