Abricots, cerises, melons, pêches, grappes de raisin sont élégamment disposés sur la tablette de marbre. Mais c'est évidemment le bouquet qui attire le regard : roses, lys, iris, lilas, tulipes y font le bonheur d'une abeille butineuse. Antoine Berjon (1754-1843) n'est plus connu du grand public mais il a bénéficié d'une certaine notoriété au XIXe siècle, notamment pour ses miniatures et ses études de mains. Lyonnais d'origine, il fut employé par les soyeux de sa ville pour dessiner des motifs puis brilla dans la peinture de fleurs, se nourrissant de l'influence des Hollandais, comme Gerard van Spaendonck, professeur au Jardin des Plantes. Une de ses toiles est au Louvre depuis 1974 (Bouquet de lys et de roses sur une chiffonnière) mais celle-ci, adjugée 150 000 euros chez Artcurial le 18 novembre (record pour l'artiste), est partie au Musée national de Stockholm qui a pu l'acheter grâce au mécénat d'une fondation privée. « Cela a été l'une de nos acquisitions les plus chères de l'année, reconnaît Carl-Johan Olsson, conservateur en charge du XIXe siècle. Nous ne connaissons pas de lien particulier entre Berjon et la Suède mais ce tableau est intéressant car représentatif d'un genre alors très en vogue en Europe. » Le musée (fermé depuis fin octobre) avait consacré en 2007 une exposition à la peinture florale. Il présentera le tableau de Berjon dans ses galeries des années 1800-1870.
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