C’est le dernier rebondissement dans l’emballement planétaire qui s’est emparé des NFT (non-fungible token), ces objets de collection digitaux qui s’appuient sur la technologie de la blockchain : Everyday: the First 5000 days, une œuvre virtuelle de Michael Winkelmann, alias Beeple, composée d’un collage de 5000 dessins réalisés depuis 2007, s’est vendue pour la somme pharaonique de 69,3 millions de dollars (frais compris) le 11 mars chez Christie’s. C'est le lot le plus cher, toutes maisons de ventes confondues, cédé lors d'une vente online only, qui a rassemblé 22 millions de personnes. Selon le site Bloomberg, le dernier enchérisseur – et possible acquéreur – fut Justin Sun, fondateur de la plateforme de cryptomonnaie Tron. « En moins d’une heure, les enchères sont passées de 100 à un million de dollars dès que nous l’avons mis en vente », confie Noah Davis, spécialiste chez Christie’s. Voilà encore trois mois, Beeple était un parfait inconnu, du moins dans le monde de l’art. Malgré ses 1,9 million d’abonnés Instagram, il n’avait exposé nulle part et ne figurait dans aucune collection publique ou privée. Mais la folie NFT est passée par là. En décembre dernier, déjà, Beeple avait récolté 3,5 millions de dollars avec 20 NFT écoulés en un week-end sur la plateforme d’échange Nifty Gateway. Il est désormais le troisième artiste vivant le plus cher après Jeff Koons et David Hockney. Si les premiers NFT ont commencé à fleurir en 2017 dans l’univers des jeux virtuels, ils ont gagné désormais tous les domaines. Selon une récente étude menée par nonfungible.com et l’Atelier BNP Paribas, le montant des transactions sur ce marché peut être estimé à 250 millions de dollars en 2020.