Le Quotidien de l'Art

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Le Paris de Mika

Le Paris de Mika

Devant le Palais de la Porte Dorée, Musée national de l'histoire de l'immigration et symbole historique du mythe de la colonisation bienfaitrice, une jeune femme tient un livre, la silhouette fantomatique d'un homme enlace ses épaules. Dans le ciel se découpent des figures empruntées aux bas-reliefs de la façade du musée, à la différence que les colonisés, de part et d'autre de l'allégorie de la France, lèvent le poing en signe de protestation. Sobrement intitulée Papa, l'œuvre est de l'artiste et dessinatrice de presse d'origine camerounaise, Annick Kamgang, alias Kam. « J'ai imaginé une affiche montrant le parallèle entre les récits sur la décolonisation racontés dans les livres d'histoire et ceux d'une lutte violente que m'a partagés mon père. » L' « artiviste » rejoint début février un collectif éphémère de dix artistes avec pour chef de file Mika, auteur-compositeur et interprète britanico-libanais. Fruit d'une collaboration avec JCDecaux, la Ville de Paris et le musée des Arts décoratifs, cette galerie à ciel ouvert – « Mika redonne des couleurs à Paris » – s'affichera pendant le mois de mars sur les colonnes Morris et mâts-drapeaux de la capitale. « Le musée des Arts décoratifs était un interlocuteur tout indiqué, tant son histoire et ses collections sont liés à cet "art pour tous" par excellence qu'est l'affiche, explique Olivier Gabet, son directeur. Mon rôle a été d'accompagner Mika dans le choix des artistes retenus, et dans le dialogue qui a été nourri pour réaliser un projet aussi ambitieux en un temps record. » 

annickkamgang.com/

www.paris.fr/

madparis.fr/

Article issu de l'édition N°2123