C’est un bon signe pour Paris. La galeriste de Chicago Mariane Ibrahim, qui représente notamment l’artiste ghanéen Amoako Boafo et le Français Raphaël Barontini, ouvrira en septembre prochain un espace de 400 m2 avenue Matignon. « Quand, voilà dix ans, j’ai quitté Paris pour les États-Unis, c’était pour vivre une nouvelle vie, et d’autres expériences. J’ai ouvert ma première galerie à Seattle, pour défendre les artistes auxquels je croyais. L’Amérique commençait à s’interroger sur le manque de visibilité des artistes issus des minorités et de la diversité. Et notre programme était au cœur de ces interrogations », confie cette galeriste franco-somalienne, qui a ouvert un bel espace en 2019 à Chicago. Elle a depuis réussi son pari de donner une visibilité aux artistes africains-américains tels qu’Ayana Jackson ainsi qu’aux créateurs issus de la diaspora africaine. Depuis un peu plus d’un an, Mariane Ibrahim, qui participait régulièrement à la foire 1-54 à Londres, songeait à de nouveaux développements pour toucher les collectionneurs européens. Et le choix de Paris s’est naturellement imposé. « Londres a été une place importante, mais aujourd’hui en perte de vitesse, observe-t-elle. L’avenue Matignon renaît et occupe à nouveau une place prépondérante dans le marché de l’art. » Le coup d’envoi sera donné avec une exposition de groupe pour donner à voir tout le spectre de ses artistes. « Nous avons pu contribuer à la scène américaine, nous espérons vivement faire de même en Europe », confie-t-elle, ajoutant que « ce n’est que le début d’une longue histoire ».