Alors que les musées français sont fermés depuis le 30 octobre, une étude de l'Institut Hermann-Rietschel de Berlin démontre le faible risque de contamination au Covid-19 dans les musées, théâtres et opéras par rapport aux supermarchés ou salles de sport, offrant un nouvel argument au secteur culturel pour exiger la réouverture. Intitulée Infection au Covid-19 via des particules aérosols – Évaluation comparative des espaces intérieurs selon la situation, l'étude, cosignée par Martin Kriegel, médecin en immunobiologie et directeur de l’institut, et Anne Hartmann, ingénieur et associée de recherche, s'applique à quantifier et comparer les risques de contamination par microgouttelettes dans différents espaces publics. Les chercheurs, en étroite collaboration avec le Centre hospitalier universitaire de la Charité de Berlin, ont imaginé un « modèle de risques d'infection », prenant en compte plusieurs paramètres. Ce protocole s'emploie à évaluer le degré de propagation du virus dans un lieu public sain infecté par une personne atteinte du Covid-19. Dans les conclusions publiées le 10 février, le résultat est sans appel. De tous les espaces testés, les musées, théâtres et opéras, dès lors qu'ils appliquent les mesures sanitaires strictes (port du masque, limitation des jauges à 30 % et aération), apparaissent comme les lieux les moins susceptibles de propager le virus. En prenant un indice de contamination égal à 1 pour les supermarchés, le leur s'établit à 0,5, tandis qu'il monte jusqu'à 1,6 dans les bureaux open-space occupés à 20 % et à 2,9 dans les écoles secondaires. Pour les responsables de l'étude, ce faible score s'explique en partie par le fait que les visiteurs de ces lieux publics restent majoritairement silencieux.
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