Pour fédérer autour d’elle six galeries partenaires sur trois continents et mobiliser artistes, commissaires et collectionneurs, Liza Essers a pu compter sur son image de personnalité engagée. En 2008, elle acquiert la galerie Goodman, fondée en 1966 à Johannesburg par Linda Givon, militante anti-apartheid, décédée en octobre dernier. Aujourd’hui présente également au Cap et à Londres, la galerie possède une connaissance du marché, un réseau et une force de frappe financière qui sont autant de facteurs indispensables à la mise en œuvre du projet South South. Celui-ci consiste en un faisceau d’initiatives destinées à capter l’attention sur un Sud très pénalisé par la situation sanitaire : selon Essers, un grand nombre de galeries y tiraient jusqu’à 70 % de leurs revenus des foires – soit un pourcentage encore plus élevé qu’au Nord…
5 temps forts
Les co-fondateurs sont Márcio Botner (A Gentil Carioca, Rio de Janeiro), Shireen Gandhy (Chemould Prescott Road, Mumbai), Daudi Karungi (Afriart, Kampala), José Kuri (Kurimanzutto, Mexico), Atsuko Ninagawa (Take Ninagawa, Tokyo) et Mary Sabbatino (Lelong & Co., New York). Intitulé Veza (montrer, révéler en zoulou), l’événement inaugural de South South (qui délivrera du contenu toute l’année) s’orchestre autour de cinq temps forts : une vente aux enchères avec une cinquantaine de galeries du monde entier ; des discussions avec des collectionneurs ; une exposition virtuelle conçue par Paula Nascimento et Suzana Sousa, deux commissaires angolaises ; un programme de films de Rodrigo Moura (conservateur en chef du Museo del Barrio, New York) ; ainsi que des conférences et tables rondes…