C'est le nom que l'on donne à ce type d'ouvrage, et nul besoin de longs commentaires pour le justifier. Celui-ci figure dans la collection Destribats de littérature surréaliste, qui a déjà fait l'objet de deux ventes mémorables (voir QDA du 3 juillet 2019) et qui se prépare à un troisième opus consacré à l'après-guerre. Loin des chefs-d'œuvre du genre (comme cette étonnante Boîte alerte. Missives lascives. par Breton, Duchamp et pairs, estimée 40 000 à 60 000 €), il constitue une sorte d'incongruité bienvenue. « Sa présence dans la collection Destribats est assez curieuse – aucun rapport thématique avec les autres pièces. Reste, probablement, la prouesse technique, et le clin d’œil, peut-être, d’un ami du collectionneur qui n’ignorait pas sa passion pour les livres », suppose Vincent Belloy, spécialiste chez Christie's. Il faudra de bons yeux pour lire l'unique page, la prière du Notre Père en français, suivie de feuillets blancs. Si cet avorton de livre est daté des années 1950, il rappelle une mode qui fit fureur au temps des Encyclopédistes : « Leur âge d’or a vraiment été le XVIIIe siècle, où pullulaient en particulier des almanachs de très petit format ». Mini livre, maxi prix ? Avec une estimation de 200-300 €, sans doute pas en valeur absolue, mais au cm², c'est une autre affaire...
« Paul Destribats : une bibliothèque des Avant-gardes, partie III » chez Christie's, du 2 au 4 février.
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