Entre Albert Marquet (1875-1947) et Le Havre, c'est une histoire d'amour. Bien que né à Bordeaux puis longtemps installé sur la Côte d'Azur et à Alger, le peintre tirera une riche inspiration de ses séjours sur place : en 1906 avec l'ami Dufy, en 1911 puis en 1934. Les collectionneurs locaux s'y montrent friands de son œuvre, notamment Olivier Senn ou la dynastie des Siegfried, qui donnera notamment un maire, Jules (1878 à 1886). Au point que le MuMa (musée d'art moderne André Malraux) compte aujourd'hui 13 toiles de l'artiste (outre 23 dessins et une gravure). L'arrivée de la 12e, Le Havre, le bassin (1906) avait fait du bruit au début 2020, étant la première entrée depuis 1935, grâce à un financement public-privé pour faire face aux 400 000 euros de l'acquisition (175 000 de la ville, 120 000 du fonds du patrimoine, 50 000 de mécénat, 40 000 de l'association des amis du musée, 15 000 de la région). À peine un an plus tard, c'est donc Herblay. Automne. Le remorqueur (1919) qui devient la 13e toile, chiffre porte-bonheur en l'occurrence. Elle est offerte par Jean Siegfried, arrière-petit-fils de Jules, au nom de toute la famille. Dans d'évocateurs « Voyages d'hiver », prévus jusqu'au 18 avril (si les musées rouvrent), elle est à voir aux côtés de 3 autres donations récentes : un Dufy (le Clocher de l'église d'Harfleur), un Renoir (Tête d'enfant et pomme) et un Charles Guilloux (Lever de lune, vieille route de Tréduder).
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