Le pays est déjà le siège de l'une des collections d'art aborigène australien les plus importantes à l'échelle globale : celle de la collectionneuse Bérengère Primat. Riche de plus de 800 objets, elle constitue le noyau dur de la Fondation Opale à Lens (Crans-Montana), inaugurée en 2019 (voir QDA du 13 juin 2019 et du 23 juillet 2020). Un autre poids lourd suisse se distingue désormais dans le même secteur : Bruno Raschle, fondateur de la société Schroder Adveq, qui vient d'acquérir 250 pièces de la prestigieuse collection californienne Kelton, la plus importante des États-Unis (plus de 1300 œuvres) pour plus de 10 millions de dollars. Parmi les pièces figurent une soixantaine de peintures sur panneau et sculptures exécutées entre 1971 et 1975 par les artistes fondateurs du mouvement pictural Papunya Tula, aux débuts même de l'art aborigène, lorsque l'enseignant australien Geoffrey Bardon conseilla aux habitants de la communauté d'immortaliser leurs créations. La sélection, dotée de nombreuses peintures et sculptures monumentales, court des années 1970 au début des années 1990 et comprend des artistes tels que Tim Leura Tjapaltjarri, Mick Namarari Tjapaltjarri, Long Jack Phillipus Tjakamarra, Kaapa Mbitjana Tjampitjinpa, Anatjari Tjampitjinpa No. 3 et Yala Yala Gibbs Tjungurrayi.
Un processus de 18 mois
Passionné par l'art aborigène australien – notamment les écorces d'arbre du peuple de Macassan – Richard Kelton, explorateur et héritier d'une famille ayant fait fortune dans l'immobilier, décédé l'an dernier, avait beaucoup exposé sa collection dans les années 1980 et 1990. Il avait notamment prêté des pièces au Pacific Asia Museum de Pasadena (Californie) dans le cadre de la première exposition d’art aborigène aux États-Unis. En 2007, il avait cessé d'enrichir sa…