L’ancien chef d'État Valéry Giscard d’Estaing est décédé le 2 décembre, à l’âge de 94 ans, après avoir contracté le coronavirus. Porté par les urnes à la présidence de la République le 27 mai 1974, ce polytechnicien et énarque a vu être votées au cours de son septennat plusieurs lois et réformes, dont le divorce par consentement mutuel, l'abaissement de la majorité à 18 ans (au lieu de 21) ou encore la légalisation de l'IVG. Son bilan culturel est, quant à lui, mitigé en comparaison de celui de son prédécesseur féru d'art contemporain et de design, Georges Pompidou. En effet, l'une des premières mesures que Valéry Giscard d'Estaing prend en arrivant au pouvoir est de transformer le ministère des Affaires culturelles en secrétariat d'État à la Culture où il place la journaliste Françoise Giroud. Il nomme ensuite Michel d'Ornano dont le portefeuille devient le ministère de la Culture et de l'Environnement. Par ailleurs, l'ancien président ne tenait pas particulièrement à poursuivre la création du musée d'art moderne-Centre Georges Pompidou. Un article publié dans L'Œil en 2016 rapporte que « sans Jacques Chirac, alors Premier ministre, le projet de Georges Pompidou n’aurait certainement pas vu le jour ». Le Centre Pompidou est finalement inauguré le 31 janvier 1977, quelques mois avant la décision officielle, en octobre de la même année, de transformer l'ancienne gare d'Orsay en musée, inauguré le 1er décembre 1986 par son successeur François Mitterrand. Dans un communiqué, l'actuelle présidente du musée d'Orsay Laurence Des Cars a rendu hommage à Valéry Giscard d'Estaing et assuré que la création de cet établissement public « demeure un des plus importants succès de la politique culturelle française des 50 dernières années ». De leur côté, la maire du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati et la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse ont demandé à ce que le musée d'Orsay soit rebaptisé du nom de l'ancien président. Les équipes du musée du Louvre ont également salué la mémoire de l'ex-chef d'État qui y eut, entre 1962 et 1974, son bureau de ministre des Finances dans l'aile Richelieu. C'est également sous son septennat que fut votée la loi Musées de 1978 qui est notamment à l'origine du plan de réaménagement du Louvre.