Chaque mois, l’Hebdo ouvre ses colonnes à l’actualité de la recherche en histoire de l’art, en conviant un chargé d’études de l’Institut national d’histoire de l’art à présenter l'un de ses programmes. Cette semaine, Isabelle Dubois-Brinkmann aborde les enjeux du programme « Répertoire des peintures germaniques dans les collections publiques françaises (1300-1550) » qu'elle dirige.
La sécularisation des couvents et des églises dans les régions germaniques occupées par les Français au tournant du XIXe siècle a mis sur le marché de nombreuses œuvres d’art. Des antiquaires peu scrupuleux n’ont pas hésité à dédoubler des volets de retables peints sur les deux faces, ou à sectionner des cycles qui représentaient par exemple la Passion du Christ ou la Vie de la Vierge. Au fil des ventes, les informations sur la provenance des fragments se sont perdues et il ne nous reste aujourd’hui que peu de moyens de reconstituer ces ensembles. Tenter de les restituer, au moins virtuellement, est pourtant l’un des enjeux du programme de recherche sur les peintures germaniques du Moyen Âge et de la Renaissance en cours à l’INHA. Les approches stylistiques – comme avec cette scène de la vie de saint Guy à Colmar qui a été mise en relation avec un panneau du même retable au musée de Burghausen en…