Pour les artistes, surtout les plus connus, il existe une vie après la mort. Les ayants droit ont intérêt à mettre en valeur l’œuvre du défunt : pour des raisons commerciales (il leur reste généralement des œuvres susceptibles d’être vendues et ils toucheront pendant 70 ans le droit de suite sur des transactions tierces) mais aussi pour la satisfaction de voir reconnu un parcours dans l’histoire de l’art. Les poids lourds ont leur propre structure, souvent bien rodée. C’est le cas pour les successions Picasso, Matisse, Magritte ou Warhol, qui interviennent dans la gestion des droits d’auteur, la diffusion de l’œuvre, la mise en place de partenariats et d’opérations marketing (parfois contestées, comme le baptême d’un modèle Citroën). Les galeries, du fait du développement de leur taille et leur internationalisation croissante – certaines sont de véritables multinationales avec des centaines d’employés – sont de mieux en mieux outillées pour gérer les successions (que l’on désigne aujourd’hui sous le quasi-synonyme anglais d’estates).
Cote 36 pour Hauser & Wirth
L’arrivée d’un nouvel estate dans l’escarcelle est aujourd’hui une breaking news dans la stratégie de communication, comme l’a encore prouvé cette semaine l’annonce de Morellet chez Hauser & Wirth, qui se confirme comme le numéro 1 mondial. Depuis l’enquête publiée dans l’Hebdo du 25 mai 2018, la méga-galerie aux 15 adresses (dont New York, Los Angeles, Londres, Zurich, Hong Kong mais aussi Gstaad ou la campagne du Somerset) a encore étoffé son portefeuille, qui est…