On connaît son action dans la Résistance où, sous le nom de code Bip, il a été le secrétaire de Jean Moulin, qu’il a brillamment raconté dans Alias Caracalla (2009). Le jeune homme réactionnaire et antisémite, issu de la bonne bourgeoisie bordelaise, est l’un des premiers à rejoindre de Gaulle à Londres, deux jours après le discours du 18 juin, alors qu’il n’a pas encore 20 ans (il est né le 10 août 1920). On sait qu’il fut aussi le tuteur du chanteur Hervé Vilard, qu’il contribua à sortir de son orphelinat, et peut donc être tenu à bon droit comme un des responsables de Capri, c’est fini…
Les Goya du Prado sans Jean Moulin
Mais l’autre axe essentiel de la vie de Daniel Cordier, décédé à Cannes vendredi dernier à 100 ans révolus, est l’art. Les chemins pour y parvenir furent aussi détournés que les autres épisodes de sa vie larger than life. Il y eut d’abord l’influence d’un oncle espagnol, coureur de jupons mal vu par la famille, mais si libre : il s’appelait Ribera, comme celui du Siècle d’or… Pour le jeune homme qui n’avait jamais mis les pieds dans un musée, il y eut surtout Jean Moulin (alias Rex), dont il fut le secrétaire de juillet 1942 à juin 1943, et la couverture que celui-ci s’était créée : marchand d'art de la galerie…