« C'est terrible comme le marché et les institutions l'ont laissée tomber », regrette Hélianthe Bourdeaux-Maurin, directrice de la H Gallery qui a représenté Isabelle Lévénez pendant deux ans. Née en 1970 dans une famille bretonne, l'artiste avait étudié aux Beaux-Arts de Nantes puis obtenu un master en arts plastiques à l’Institut des hautes études à Paris ainsi qu’un second diplôme en Arts et métiers multimédia. Elle était une artiste à la pratique hybride : dessins, vidéos, photographies ou performances filmées, son art était polymorphe et interrogeait le corps, à la fois comme motif et comme sujet. « Elle avait rencontré un grand succès dans les années 2000 et était exposée au Palais de Tokyo, au musée de la Chasse et de la Nature ou encore à la Maison Rouge, poursuit Hélianthe Bourdeaux-Maurin. Puis elle a un peu été mise de côté, oubliée par le milieu de l'art et elle a mal vécu ces dernières années. Elle était une immense artiste, très innovante, originale, l'une des rares femmes à travailler le médium vidéo et j'étais fière de collaborer avec elle. » Après quelques années loin des radars, l'artiste avait malgré tout remporté le tout premier prix DDessin en 2018 avec ses aquarelles et avait été exposée à la H Gallery la même année avec « Est-ce que vous avez déjà été piqué par une abeille morte ? » inspirée, notamment, du Terrier (1923) de Kafka.
Courtesy H Gallery, Paris.
Courtesy H Gallery, Paris.
