Voilà trois ans que la puissante galeriste new-yorkaise Dominique Lévy lorgnait sur l’ancien espace parisien du collectionneur et cinéaste Claude Berri, au 4 passage Saint-Avoye, occupé par la suite par Saint-Gobain. Trois ans que cette Suissesse francophile se posait la question d’étendre à la capitale française l’emprise de la puissante galerie new-yorkaise Lévy Gorvy, déjà présente à Hong Kong et Londres, où elle vient aussi d’annexer une ancienne boutique Prêt à manger pour en faire un pop up. Avec une hésitation toutefois, que « Paris ne soit pas commercialement viable ». Le Brexit toutefois a servi de déclic. « Londres est devenue insulaire », observe Dominique Lévy. Lorsqu’en décembre elle apprend que Saint-Gobain entend déménager du Marais, elle monte au créneau. Le bail devait être signé en avril, avant que la pandémie de Covid-19 ne mette tous les projets à l’arrêt. Plutôt que faire machine arrière, Dominique Lévy a persisté, lancé les travaux durant l’été et, malgré l’annulation de la Fiac, maintenu l’ouverture au public le 22 octobre. L’espace de 200 m2 sera dirigé par une équipe déjà existante : Clara Touboul, jusqu’alors directrice internationale des expositions de Lévy Gorvy, à laquelle prêteront main-forte Sharis Alexandrian et Frédérique Maillard, respectivement basées à Londres et Zurich. De grandes toiles de l’artiste nonagénaire Günther Uecker, réalisées pendant le confinement, donnent le coup d’envoi d’un lieu que Dominique Lévy souhaite « ancré dans la ville, avec peut-être même un programme européen ».