Dans les manuels d'histoire de l'art, Wang Keping est l'un de ces jeunes audacieux qui ont osé défier le régime chinois en 1979 en accrochant des œuvres subversives sur les grilles du Musée national de Pékin. Mais il y figure aussi pour son travail patient, mille fois renouvelé, autour d'un matériau de prédilection, le bois. On connaît ses formes polies, passées à l'étuve, hommages à la végétation et aux animaux. Mais il est aussi capable de se mesurer avec des colosses bruts de décoffrage, tel ce grand chêne rouge d'Amérique, vieux de plus d'un siècle mais menaçant de s'écrouler, que le Domaine des Étangs, à Massignac (Charente), lui a mis à disposition. La semaine dernière, pendant cinq jours, dans la pluie et le vent, le sculpteur, avec ses assistants, a conservé le cœur du vieux chêne (qu'il a cependant retourné de 180°), l'a mis à nu, l'a simplifié et lui a donné forme humaine. Une version moderne des Métamorphoses d'Ovide...
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