Lorsqu'il écrit La Route de Varennes en 1856, Alexandre Dumas (1802-1870) troque sa casquette de romancier pour celle de journaliste. Étape par étape, l’auteur retrace la fuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette pour Montmédy jusqu'à leur arrestation à Varennes le 21 juin 1791, en s'arrêtant dans des auberges ou relais de poste afin d'y récolter rigoureusement des témoignages. Commandé par Ioannis Philémon (1833-1898), directeur du journal grec Aion (Le Siècle), le texte devait être publié sous la forme d'un feuilleton. Cependant, lorsque la guerre de Crimée éclate entre la Turquie et la Russie en 1853 et que la publication soutient le roi Othon dans sa politique pro-russe, les forces d’occupation françaises détruisent la rédaction et l’imprimerie. La publication du journal est suspendue de 1854 à 1857, puis reprise par Timoléon Philémon (1833-1898), fils d'Ioannis. L'ouvrage ne paraît donc que deux ans plus tard, en France, dans l'hebdomadaire de Dumas, Le Monte-Cristo, puis est édité en volume aux éditions Frère-Lévy en 1860. Estimé entre 60 000 et 80 000 euros, le manuscrit dormait en Grèce depuis 164 ans et arrive pour la première fois sur le marché.
Famille grecque et francophile
La découverte du manuscrit remonte au mois d'août dernier, suite à un beau succès de la maison de ventes : « Nous avions récemment réalisé une vente record avec un rare cabinet allemand d'Augsburg attribué à l'ébéniste Melchior Baumgartner, parti pour…